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- Rédigé Par MenouActu Suivre @MenouActu
Du 5 au 7 décembre 2024, la ville de Dschang a vibré au rythme de la 3ᵉ édition du Festival des Arts et Musiques de Dschang (FAMUD).
Organisé à l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang (AFC), l’événement s’est déroulé sous le thème évocateur « Racines et rythmes : Mémoire, patrimoine et élan contemporain ». Pendant trois jours, artistes, danseurs, conférenciers et amateurs de culture ont célébré les richesses patrimoniales et musicales de la région. Toutefois, bien que cette édition ait marqué les esprits, elle n’a pas échappé à certaines critiques.
Un programme artistique captivant
Le FAMUD 2024 a réuni une pléthore d’artistes talentueux venus offrir au public des performances hautes en couleur. Dès le premier jour, des artistes tels que LiFkA, Zoga, Mounpoubeyi, Messi Fo, Paulin Sietambie, Gardien de la tradition et Marah ont inauguré la scène avec des prestations marquantes. Le deuxième jour, des figures comme Nda Chi, Xzafrane, Styfler 90, Joys Sa’a, l’École Fatal Dance Officiel et Jethsonat ont enflammé les spectateurs. Enfin, pour la clôture, Alex Njambou, Wan Shey, As’a Telong et à nouveau Jethsonat ont apporté une touche finale mémorable au festival.
Les conférences-débat ont également constitué un moment fort du FAMUD. Sous le thème principal, des intervenants tels que Stanis Nandjio, Souop Dzubang et As’a Telong ont exploré la richesse patrimoniale et le lien entre tradition et modernité. Ces échanges ont permis aux participants d'approfondir leur compréhension de l’importance des racines culturelles dans un monde en pleine évolution.
Une ambiance festive malgré des lacunes
Si le festival a été l’occasion de célébrer la diversité culturelle de la région, plusieurs couacs organisationnels ont terni son éclat. La scène, jugée trop petite, a contraint certains danseurs à se produire au sol, rendant leurs prestations moins spectaculaires. La qualité sonore a également été critiquée par le public, notamment lors des performances d’artistes, où la médiocrité de la sono a été largement remarquée. Ces détails techniques, bien qu’apparemment mineurs, ont eu un impact notable sur l’expérience globale des spectateurs.
Par ailleurs, la faible implication des artistes locaux a soulevé des interrogations. Des figures emblématiques comme Guy Tsomo, Fanicko ou encore Reine Mère, très appréciées du public de Dschang, ont brillé par leur absence. Une situation curieuse, surtout pour un festival censé promouvoir les talents locaux. Cette omission a été perçue comme un manque de considération pour les artistes du terroir.
Une communication à parfaire
Malgré un programme riche et varié, le public de Dschang n’a pas répondu massivement présent. Ce faible engouement peut être attribué à une communication insuffisante autour de l’événement. Beaucoup de résidents de la ville ont affirmé n’avoir appris l’existence du festival que tardivement. Une campagne de promotion plus agressive et mieux ciblée aurait sans doute permis d’attirer davantage de spectateurs.
Le fait que le FAMUD ne se soit tenu que sur trois jours a également été déploré. Pour un événement d’une telle envergure, une durée plus longue aurait permis d’offrir davantage d’activités et de mieux exploiter le potentiel culturel de Dschang.
Un partenariat à saluer
Il convient toutefois de souligner les efforts des organisateurs, notamment grâce au soutien d’Orange Cameroun, le partenaire officiel de cette édition. L’entrée libre et gratuite a permis à de nombreux amateurs de culture de profiter des festivités sans contrainte financière, un geste appréciable qui mérite d’être salué.
Un avenir prometteur mais des ajustements nécessaires
Le FAMUD 2024 a démontré une fois de plus que Dschang regorge d’un potentiel culturel énorme. Cependant, pour que le festival s’impose comme un rendez-vous incontournable, des ajustements sont nécessaires. Une meilleure logistique, une communication accrue, une implication plus marquée des artistes locaux et une prise en compte des critiques du public sont essentielles pour les éditions futures.
En attendant, cette 3ᵉ édition reste une belle célébration des racines et rythmes, malgré des imperfections qui ne devraient pas occulter le mérite des organisateurs. À Dschang, la culture continue de battre son plein, et le FAMUD promet de revenir plus fort et mieux préparé.
Blaise ETONGTEK, pour le journal citoyen Menouactu
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